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Ghostbusters Afterlife : Un film triste

Photo du rédacteur: Kevin BonnevilleKevin Bonneville

Dernière mise à jour : 13 janv.




Qui ne s'est pas reconnu dans des films ou séries ?


Je sais, ce film est une comédie fantastique (ou de science-fiction si vous préférez), mais ça ne m’a pas empêché de pleurer de tristesse.

 

D’abord, une mise en contexte avec l’histoire de la saga. Le premier film est sorti le 8 juin 1984. Après une longue préparation et plusieurs versions du scénario, trois amis, dont les deux scénaristes du film, commencent le tournage d’un long-métrage qui deviendra culte. Cinq ans plus tard, la suite tant demandée et attendue sort sur les grands écrans emmenant avec lui une déception générale. Pour ma part, je le préfère à l’originale. Néanmoins, les fans de ces casseurs de fantômes demandaient une autre suite, pour revoir cette bande attachante à l’humour sympathique.

 

Malheureusement, une mésentente entre le comédien interprétant le Dr Peter Venkman, Bill Murray et l’un des scénaristes et co-vedette Harold Ramis (Dr Egon Splengler) vire en conflit qui durera pendant vingt ans. Soit un an avant la mort de ce dernier. Ce conflit fit comme victime collatérale, la relation entre Dan Aykroyd et Ramis. De ce quatuor, il ne restait donc qu’un trio, avec Hernie Hudson. Ce qui met le projet d’un troisième volet de SOS Fantômes à la poubelle. Tant pis pour les fans de cet univers. On pouvait néanmoins se consoler avec les deux films et la série animée.

 

Depuis, il y a eu le remake avec une distribution féminine, mais ce n’est pas ce que nous voulions. Je l’ai quand même écouté. Ce film m’a fait sourire quelques fois et je le trouve très beau visuellement, mais sans plus.

 

Finalement, en 2021, je vois une annonce qui me fait plaisir. Ghostbuster : Afterlife est annoncé pour novembre 2021. C’est avec une bonne appréhension que je m’installe sur mon banc, dans la salle.



De gauche à droite : Egon, Winston, Peter et Ray
De gauche à droite : Egon, Winston, Peter et Ray

 Un peu de ma vie personnelle maintenant. En 1994, je fais la connaissance de Jean-René, le frère du meilleur ami de mon frère. Il était bloqué avant la fin d’un jeu vidéo. Ayant déjà terminé ce jeu, il me demandait conseil. J’ai donc été le rejoindre pour l’aider à en venir à bout.

Ce fut le début d’une longue amitié qui a résisté à un déménagement de ma part avant que je ne revienne dans la ville de mon enfance.

 

Nous avions énormément en commun. Nos ambitions se ressemblaient, nous avions à peu près les mêmes goûts et la même vision de la vie. Nous avons l’impression d’être les seuls à nous comprendre dans un océan de superficialité, comme on aimait le dire. À l’école secondaire, il fit la connaissance de Olivier et moi de Jonathan. Notre duo était devenu un quatuor.

La relation entre JR et moi a commencé à battre de l’aile lorsque nous avons déménagé à Montréal. Nos premiers pas dans la vie d’adulte n’ont pas été faits de la même manière. Plus idéaliste que moi, il s’accrochait encore un peu à notre vie d’adolescents, surtout à l’espèce d’innocence que nous avions encore.



De gauche à droite : JR, Oli, Kev et Jo
De gauche à droite : JR, Oli, Kev et Jo

 

Alors que je prenais mes faux pas comme de l’expérience qui, dans certains cas, me coûtait très cher, lui les prenait comme des échecs, souvent irréparables.

Alors que mes illusions de petits gars s’effaçaient pour faire place à une évolution mature qui s’apprenait souvent à la dure, celles de JR s’ancraient dans son esprit, convaincue que changer quoi que ce soit en lui le dénaturait.

Au fil des ans, la nature de plus en plus désagréable de celui qui avait uni le quatuor nous avait éloignés de lui. Notre quatuor était devenu un trio.

 

Un après-midi d’août 2011, l’ex-copine de JR m’appelle pour m’annoncer qu’on l’avait retrouvé pendu dans une chambre d’hôtel.

 

Vous voyez le lien entre l’histoire des acteurs et la période de ma vie? 

Ça ne s’arrête pas là.

 

Donc, je me trouvais assis dans la salle de cinéma. Je dois préciser que je connaissais l’histoire de la querelle entre les acteurs. (Alerte aux Spoilers) La fin du film arrive. Les trois Ghostbusters encore en vie se retrouvent pour combattre l’entité méchante. Le personnage d’Egon, resté invisible durant le film, apparaît en spectre pour les aider. Ray, Peter et Winston le regardent et chacun sort une ligne étant destinée, j’en suis convaincue, à l’acteur et non au personnage.

 

J’en fais une traduction libre : 

  • [the three living Ghostbusters interact with their deceased friend, Egon]

(les trois Ghostbusters vivants interagissent avec leur ami décédé, Egon)

  • Peter Venkman : Had a feeling you'd turn up.             

    Je sentais qu’on te reverrait.

  • Ray Stantz: I'm sorry I didn't believe you.             

    Je suis désolé de ne pas t’avoir cru.

  • Winston Zeddemore: I should've called. I miss you, my friend.             

    J’aurai dû appeler. Tu me manques, mon ami.

  • [Egon smiles]

(Egon sourit)

 

Ces lignes, ont été dites, presque mots pour mots, par chacun des membres de notre trio, depuis le décès de Jean-René. Et on aimerait tant lui dire en face. Je me suis mis à pleurer de tristesse à ce moment précis. Ce qu'on ne donnerait pas pour passer juste une heure avec un de nos proches disparus ? Malgré la distance qu'il y a eut entre nous, il me manque.


Ghostbusters Afterlife est le film le plus triste que j’ai jamais regardé.



De gauche à droite : Oli, JR, Jo et Kev (en avant)
De gauche à droite : Oli, JR, Jo et Kev (en avant)

 

Laissez-moi vous parler un peu de celui qui a été mon ami pendant presque 20 ans, du moment où il a passé un peu de temps avec moi, deux ans après son décès.

Si ce n’était pas de lui, je n’aurais probablement jamais vu la saga Rocky. Étant fan, il a pris une longue soirée pour me faire regarder les cinq films à la suite. Entre deux longs métrages, il a même pris le temps de me dire ce qu’il aimait et ce qu’il n’aimait pas de chaque volet.

En décembre 2006, le sixième film sort enfin au cinéma. Cette année, je n’ai pas fêté Noël avec ma famille, ni du côté de ma mère ni de mon père. JR, ne faisait rien non plus, nous avons décidé de passer le 24 et le 25 décembre ensemble. On se ramasse des jeux vidéos et des films pour nous divertir avec notre souper pizza. Comme cadeau, il m’amène à la projection de Rocky Balboa. Un film qui fait du bien et vachement bien réaliser.

Bref, à la fin de 2013, je m’occupe à faire un nouveau montage de l’épisode pilote d’une série que j’ai écrite et réalisée en 2007. Pour travailler, j’ai comme habitude d’écouter de la musique ou je fais jouer en fond un film ou une série télévisée. Pour ce montage, j’ai décidé de mettre la série des films Rocky. Arrivé au 4e volet, celui où Rocky se bat contre le gros Russe, je décide de prendre une pause et de regarder ce film au complet. Étant le préféré de mon défunt ami, j’ai pris le temps de bien l’écouter. J’ai compris pourquoi il l’aimait tant. Ce n’était pas que le personnage de la némésis du boxeur qu’il appréciait, mais le montage, la musique et le côté kitsch des productions des années 80 avaient rapport avec son appréhension.

Je reprends mon travail pendant le 5e film et j’écoute également le 6e, sans aucun doute mon préféré. 

Dès la fin de celui-ci, le plan où l’on voit le personnage au sommet des maintenant célèbres escaliers du musée d’art de Philadelphie, faire face à la ville sur la musique, ‘’Rocky’s Reward’’, composée par Bill Conti, je sens sur mon épaule, une pression. Comme une main posée sur moi qui veut me dire ‘’merci pour ce moment, l’ami’’. Instinctivement, je prononce son prénom et, comme réponse, un petit souffle de vent me frôle le visage.

 

Chacun est libre de croire ce qu’il veut.

 

Pour finir, je veux m’adresser à lui.

 

''Jean-René, j’espère que t’as trouvé la paix intérieure que tu cherchais. Sinon, j’espère que tu n’es pas trop déçu de ce que t’as pu trouver. Sache que personne ne t’en veut pour ta décision. Je veux aussi te dire que, non, je ne t’aurai jamais confié un secret, ta trop grande gueule me l’a prouvé, ;-) mais t’es la seule personne à qui j’aurais confié ma vie. Profite des parties de poker là-haut et j’espère que tu apprécies les films ‘’Creed’’. Et je souhaite que t’apprécies mon hommage dans la saga 912. Ton côté protecteur est bien décrit.

 

Salut, l’ami''


Dessins par Keith Bonneville (c)
Dessins par Keith Bonneville (c)

Le numéro pour S.O.S. Suicide : 9-8-8 parce que juste en parler peut aider.

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©2022 par Kevin Bonneville.
Crédit photos Sali Yang

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