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  • Photo du rédacteurKevin Bonneville

Après la tempête, le calme avant l'autre tempête




Je flotte depuis un petit moment. Je ne sais pas plus où je vais, mais au moins, je ne me sens plus couler. De temps à autre, j’utilise mes mains en guise de rame pour me rapprocher du rivage. Malheureusement, je me fatigue rapidement. Alors je m’étends sur ma bouée et j’observe le ciel.


Je donne de petits coups dans l’eau pour m’approcher de la terre ferme. Je crois que le courant va dans la bonne direction; ça m’encourage. Soudainement, une vague arrivant dans le sens contraire frappe ma bouée. Le choc que je subis est plus violent que je ne m’y attendais. Je m’agrippe le plus fort que je peux. Je me sens chavirer, mais une autre vague venant d’en arrière vient stabiliser le tout. Dieu merci!

Et puis, comme par magie, la mer redevient calme. Par contre, je suis essoufflé. Ça me prend un moment avant de retrouver mon air. Malgré tout, je finis toujours par me sentir assez fort pour pagayer par moment, en attendant la prochaine petite tempête. Au moins, je ne coule pas.


Tout en espérant que le courant m’aide à retrouver la terre ferme, je réfléchis à mes dernières années.


Pour le reste de ce texte, je suis obligé d’avouer que je me suis pris par quatre fois pour l’écrire. Pas parce que j’ai honte de ces dernières années, c’est que je ne trouve aucune bonne façon d’exprimer comment je me sens sans partir dans mille et une directions. Longtemps je me suis trouvé dans un cercle vicieux. Un CRISS de cercle vicieux. La meilleure façon de vous le dire c’est par les mots de Raphaël Zaoui et sa chanson « ’5 à 7’’.


Tout est cassé dans mon corps

J’ai mal à m’en brûler la tête

J’ai dansé jusqu’à l’aurore

J’ai encore trop fait la fête

Je veux baisser tous les stores

Ramasser mon cerveau en miettes

Mes yeux me jouent encore des sorts

Je veux que tout ça s’arrête


Toujours le même manège dans ma tête

J’me fais du mal et j’regrette

Puis je retourne dans la fête

Toujours les mêmes démons dans mes yeux

Cachet rose coupé en deux

Puis je replonge dans le feu


J’ai perdu plus d’un ressort

Dans le sexe* et sa tempête

Le visage à demi mort

Je supplie encore la fête

Si la nuit t’a jeté dehors

Rendez-vous de cinq à sept

En after dans Paris Nord

J’y jouerai mon dernier set


Toujours le même manège dans ma tête

J’me fais du mal et j’regrette

Puis je retourne dans la fête

Toujours les mêmes démons dans mes yeux

Cachet rose coupé en deux

Puis je replonge dans le feu


Tout est tracé dans mon ciel

Même mes anges ont baissé les bras

Ils m’ont vue me brûler les ailes

Tous les soirs dans le pire des états

Condamné au dernier duel

Le seul vrai rival c’est moi

Je pourrais jouer cent fois la belle

Mais jamais gagner comme ça


Toujours le même manège dans ma tête

J’me fais du mal et j’regrette

Puis je retourne dans la fête

Toujours les mêmes démons dans mes yeux

Cachet rose coupé en deux

Puis je replonge dans le feu


Tout est cassé dans mon corps

J’ai mal à m’en brûler la tête

J’ai dansé jusqu’à l’aurore

J’ai encore trop fait la fête


Je veux baisser tous les stores

Ramasser mon cerveau en miettes

Mes yeux me jouent encore des sorts

Je veux que tout ça s’arrête

*le mot original dans la chanson est “’la drogue”’. Je voulais préciser quelle drogue me contrôlait


Je me croyais à ma place, je me croyais heureux. Après tout, qui n’aimerait pas garnir son CV affectif de différente expérience? Qui n’aimerait pas fêter sans lendemain, car l’envie et les occasions sont là? Quand ça fait sentir vivant? Surtout que j’en ai rêvé depuis le début de mon adolescence. À la longue, les premiers ébats se fanent, je m’en fatiguais. Alors j’essayais d’autres sensations jamais vues ni vécues qui m’amenaient de nouvelles fréquentations. Au bout d’un moment, je me raisonnais et je redevenais sage. Mais la sagesse et la routine finissaient toujours par m’endormir. La motivation me fuyait, mes questionnements me rattrapaient. Ayant peur de mourir à petit feu, je recommençais la boucle infernale avec toujours un cran de plus fort qu’auparavant. Le cercle se trouvait à être une spirale en fin de compte.


Ai-je atteint le bout? Suis-je au milieu de cette spirale ou le cercle recommence-t-il? Pendant que je flotte sur l’eau, je laisse le courant m’approcher de la rive. Je profite de la magnifique vue du ciel étoilé pour bien me poser la question. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple. J’arrive à la conclusion, la meilleure, que je dois briser le moule dans lequel je suis depuis plus de 15 ans. Après quoi? Qu’est-ce qui se passe? Que dois-je faire? Qu’est-ce qui m’attend? J’avoue que ça me fait un peu peur.


À suivre, j’imagine.

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