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  • Photo du rédacteurKevin Bonneville

J'ai vécu le Fight Club




Un film qui se passe de présentation. Un long-métrage au succès retardé, mais à la stratification culte sans contredit. Des hommes se joignent au Fight Club. Un regroupement qui se veut un groupe d’entraide pour les hommes seulement, mené par le mythique Tyler Durden. Plus la popularité du club augmente, plus le concept du Fight Club va changer. De simples combats, ça va devenir un groupe terroriste qui veut remettre le monde à zéro en devenant le ''projet apocalypse''. (Project Mayhem ou projet Chaos) Ce n’est pas rien, avouer.


Oui, je me suis déjà battu, mais ce n’est pas de ça que je veux vous parler. Il y a beaucoup d’événements dans ce film (tiré d’un livre). Il n’empêche pas que je me sois sérieusement posé la question à savoir si mon cousin existait réellement. Un cousin plus vieux, plus riche et ayant plus de charisme que moi. Installé dans la grande ville avec une vie enviable. Enviable, surtout pour moi, jeune homme à peine adulte qui cherchait mon identité propre. Un Tyler Durden finalement. On comprend la référence. Voulant voir autre chose que ma banlieue, je rendais visite plusieurs jours de suite à mon cousin avec une impression de vivre ‘’comme un grand’’.


Le moment précis dont je veux vous parler se compare à la deuxième partie du film, quand le projet Apocalypse commence. Les membres du Fight Club viennent habiter chez Tyler pour mener à bien le plan. Dans le film, chacun y met la main à la pâte pour contribuer dans la maison.


Chez mon cousin, il y avait toujours beaucoup de monde. On y trouvait quelques femmes, mais surtout de jeunes hommes âgés entre 19 et 23 ans en pleine transition vers un âge adulte qui leur faisait peur. Comme s’il montait une armée.

Bref, comme le narrateur le dit dans le long-métrage ‘’Ils s’agitaient tous tellement que la maison bougeait’’. Jusque là, je n’avais pas encore bien fait le lien avec Fight Club. C’est arrivé lors d’un soir vers la fin de l’été alors que j’étais en visite chez lui que j’ai commencé à me poser la question.


Ce soir-là, nombre des membres du ''projet apocalypse'' dormaient chez mon cousin. Ça se tassait sur les sofas, ça se battait pour les draps et ça dormait les uns par-dessus les autres. Mon cousin avait le privilège d’avoir sa propre chambre. Moi, j’avais le droit à la mienne pour moi tout seul. ‘’Je suis le privilège de Jack’’.

Je me souviens d’avoir entendu soulever l’injustice au fait que je sois seul dans l’autre chambre. Mais un autre dude a précisé que j’avais le droit puisque j’étais le cousin du chef de clan. Il s’est excusé et je n’en ai plus jamais entendu parler. 

 

Le fait qui m’a fait croire que je me trouvais dans le projet Mayhem, c’était le lendemain matin. Je me réveillai vers 10 heures. Je n’entendais rien de l’autre côté de la porte. Les invités devaient être encore couchés, que je me dis. Mais non! En ouvrant la porte, je vois tout un chacun s’y mettre pour rendre l’appartement impeccable. ‘’Ils vivaient et travaillaient en équipe’’. Je me promenais entre les personnes qui, soit balayaient, soit frottaient les murs ou ils passaient la balayeuse sur le sofa. On me saluait, mais on ne me demandait pas de participer. Et entre nous, je n’aurais pas su quoi faire tellement que tout était en train de se faire. Exactement comme le personnage de Edward Norton lorsqu’il vague, sans rien comprendre, parmi les singes de l’espace donnant leur énergie pour la cause.


Non, ce n’est pas drôle. Ça me faisait peur et ce n’était pas encore le pire. Déjà, lorsque je m’assois à la table de cuisine, j’avais une impression de déjà vue. Le film Fight Club évidemment. Mon cousin se réveilla finalement. Après un arrêt dans la salle de bain, il vint me rejoindre à la cuisine. Il me salue en s’asseyant et, à la seconde près, l’un des singes des membres vient de déposer, devant mon cousin, une assiette d’œuf, bacon et fruit frais avec un jeu d’orange.

Estomaqué et étourdi de confusion, je le fixe en le suppliant de m’expliquer. Je ne me souviens pas d’avoir vu quelqu’un cuisiner lorsque je suis entré dans la cuisine. ‘’Je suis la surprise de Jack’’. La seule réponse que j’ai eue fut un haussement d’épaules et une phrase perturbante pour moi. ‘’Pourquoi Tyler Durden monte une armée? En tout cas, il a un bon déjeuner’’.


Ça y est, je suis le Edward Norton de mon univers. Mon cousin n’existe pas. Je prépare un plan de destruction et je ne m’en rends pas compte. Je me croyais fou. Où est ma Marla?

 Je vous rassure, rien de mal n’est arrivé. Aucune destruction n’a eu lieu et la raison du comportement des invités s’explique comme suit : ils faisaient le ménage pour remercier l’hospitalité de mon cousin. Mais n’empêche, pour un petit jeune avec un trop-plein d’imagination comme moi, une situation aussi extravagante ressemblant à un film culte ça peut mener à une petite psychose comme j’ai vécu. Ça m’a pris une demi-heure pour que la réalité me rattrape. Même s’il a pu se mettre à ma place et me comprendre, ce cousin en rit encore après une vingtaine d’années. Et avec le recul, je me trouve, d’une certaine façon, chanceux d’avoir vécu une situation pareille. Ça me fait quelque chose à raconter.


Et sérieusement, regardez Fight Club.


 Il me semble que le sujet des jeunes hommes prit entre l’adolescence et l’âge adulte, ferait un bon sujet pour un futur billet.

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