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Photo du rédacteurKevin Bonneville

Joyeux Noël - Jus d'Orange, toasts et café



Quand j’entendais dire que Noël c’est une période magique, je répondais automatiquement qu’il ne fallait pas confondre la fiction des films de décembre à notre réalité. Oui, c’est le temps des réunions et de plaisir avec la famille, les lumières, les décorations et de tout le reste, mais de là à dire que c’est magique… Je trouve qu’il y a quand même une limite.


Cependant… il y a peu de temps, un doux souvenir m’est apparu. Si vous suivez mes capsules audios du vendredi et mon blogue, j’ai souvent parlé d’une de mes meilleures périodes de vie, le travail de l’équipe SWAT dans une chaine de supermarché connu au Québec. Je me rends compte que cettedite meilleure période de ma vie ne touche pas que les années dans l’équipe d’élite. Cette compagnie m’a apporté beaucoup de bien, avant même mes 30 ans. Et l’un de ces moments qui m’en ont fait se passait justement dans la période des fêtes.


À mon souvenir, je venais d’avoir 25 ans, ou 26, je ne m’en souviens plus trop. Peu importe. Je sortais d’une courte relation amoureuse. Courte, mais intense. Trop intense pour ce que j’ai pu vivre avec la demoiselle. Bref, un mois après la rupture, je souffrais encore. Pour rajouter à ma Xième journée de marde, je venais de me chicaner solide avec une de mes amies. C’est de reculons que je rentrais puncher ma journée de travail qui me tentait autant que d’apprendre que j’étais atteint d’une syphilis grimpante.

Et là, comme sortie du mur, une paire de mains m’agrippe par le collet et me traine à l’extérieur. Ces mains appartenaient à mon collègue JF. Avant même que mon expression faciale ne lui pose des questions sur ses intentions envers moi, il me lance d’un débit rapide et joyeux :

— Toi! Tu vas venir m’aider à vendre des sapins!

— De que cé?

Il visse à ma tête une tuque de père Noël (la rouge avec le pompon blanc). Tuque que je possède toujours, d’ailleurs.

— Des sapins. Tu vas en vendre avec moi. J’ai besoin de ton aide.

Pendant que je me faisais trainer dans la neige à travers le stationnement de l’épicerie, je me torturais l’esprit pour savoir pourquoi c’était de MON aide qu’il voulait. Nous parlions à l’occasion dans l’arrière-boutique ensemble, mais sans plus. Nous ne partagions pas nos états d’âme à ce qu’il me semblait. Notre relation n’était que purement professionnelle. Mon travail devait être satisfaisant. Du moins, assez pour qu’il décide de m’avoir comme coéquipier. Ça me faisait un petit velours au cœur, je devais l’avouer. Un sourire apparut sur mon visage pour la première fois depuis un mois. Un sourire timide, mais je le sentais se dessiner quand même. Pour ne pas le décevoir, je me devais de le prévenir :

— J’connais rien au sapin…

— Tu vas en connaitre un peu plus. Tu vas voir, c’est pas compliqué.

Cette année-là avait été une année pilote pour notre chaine de supermarché. Travaillant dans le magasin le plus gros du Québec, nous testions le coût d’une petite kermesse s’adaptant aux différentes célébrations de l’année. Nous avions une grosse citrouille et un petit labyrinthe pour l’Halloween et pour Noël, l’espace faisait office d’un petit village du père Noël avec un immense sapin autour duquel marchait des animateurs habillés en elfes pour le plaisir des petits et des grands. Dans la plus grosse cabine, le père Noël et la fée des étoiles accueillaient les petits pour la traditionnelle liste de cadeaux et la photo. Inutile d’ajouter que la musique enjouée nous enveloppait. La différence entre les deux types de sapins expliquée, JF me laisse le côté nord et lui s’occupe des clients arrivant du côté sud.

J’ai vécu une journée MA-GI-QUE ! La joie des adultes face à cette féérie et des enfants pris dans cette ambiance ne me fit pas perdre le sourire. Jamais une journée de travail n’a passé aussi vite que cette journée. À peine un sapin de vendu qu’un autre se vendait. Je me souviens d’avoir guidé plusieurs clients à la fois vers le sapin idéal. Pendant que j’en transportais deux sous mes bras, les autres approchèrent leur voiture pour m’aider à finaliser les ventes. La foule dégonfla seulement à une heure de la fermeture. J’étais bien reposé pour ma journée de congé du lendemain.


Mais JF n’était pas en accord avec moi.

— Non, non. Demain, tu entres au travail. T’as été en feu aujourd’hui, on recommence demain.

Je ne me suis pas fait prier. Le lendemain, cette joie hivernale recommença. Une différence tout de même, parce qu’on était dimanche, le nombre de clients diminua juste avant l’heure du souper. Pas une perte, puisque je profitai de ce petit répit pour me permettre une fantaisie. Malgré mes 25 ans à cette époque, je n’avais jamais eu de photo de moi avec le père Noël. J’entrai donc dans la cabine et je demandai au bon monsieur si je pouvais m’asseoir sur ses genoux. Il accepta avec plaisir. J’allais même abuser de cette belle journée en demandant à la fée des étoiles d’être dans la photo. Malheureusement, demander à une elfe d’en faire partie était de trop pour le bon père Noël en fin de quart. J’aurais essayé :-P.


Ce week-end se termina dans un fou rire lorsque le père Noël me chuchota à l’oreille :

— Fais attention ou tu mets tes mains. La fée des étoiles, c’est ma femme.

Je n’ai pas vécu l’amour durant ces deux jours, mais j’ai quand même senti la magie de Noël. Je ne crois pas que ça pourrait faire un téléfilm Hallmark, mais c’est quand même mieux. Puisque cette histoire est vraie.


Merci JF pour ce week-end. Tu ne pouvais pas savoir que je n’avais pas le moral et tu m’as quand même choisi pour t’aider dehors. J’étais probablement qu’au bon endroit, au bon moment. J’étais le premier commis que tu as croisé, mais merci quand même. Ça m’a aidé à me remettre d’une douloureuse séparation.


C’était mon histoire du temps des fêtes.




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